Handi’Chiens, ces héros de leur quotidien
Ce reportage a gagné le Grand Prix Paris Match du Photoreportage Étudiant, édition 2020
J’ai toujours été admirative du puissant lien qu’entretiennent les hommes et les chiens.
Cela fait quelque temps que je souhaitais faire un reportage sur ce sujet. C’est en février 2019 que j’ai entendu parler pour la toute première fois d’Handi’Chiens. Je me suis toujours demandé quel était le rôle de ces chiens au dossard bleu que nous pouvons croiser dans la rue, ces chiens que nous ne devons pas caresser pour éviter de les déconcentrer.
« Handi’Chiens, ces héros de leur quotidien » est un reportage qui témoigne de l’importance des chiens d’assistance dans la vie des bénéficiaires. Il existe encore de nombreux problèmes d’accessibilité concernant les chiens guides et les chiens d’assistance, dans la société actuelle. Beaucoup de commerces et lieux publics refusent l’accès aux bénéficiaires de ces chiens sous prétexte que les animaux y sont formellement interdits, ou pour des raisons qu’ils ne précisent pas.
Il est important de rappeler que ces chiens sont vitales et essentiels pour ces personnes. Si vous empêchez ces chiens d’entrer, vous mettez en danger son bénéficiaire. De plus, la loi du 11 février 2005, sur l’accessibilité des chiens d’assistance dans l’espace public, stipule : “les chiens guides et les chiens d’assistance ont libre accès sans facturation supplémentaire aux transports en commun, lieux publics, locaux permettant une activité professionnelle, formatrice ou éducative.
Le but de mon reportage est de suivre certains duos dits « bénéficiaires » et de témoigner de ce lien qui les unit, le rôle de ces chiens, et de découvrir les différentes commandes apprises et utilisées dans le quotidien pour permettre aux bénéficiaires et à leur chien d’être plus facilement intégrés dans une société qui a encore tendance à les rejeter. Je tenais à ce qu’il n’y ait aucune mise en scène.
Ce reportage est donc un travail réalisé sur le long terme dans lequel j’ai énormément appris sur le comportement d’un chien d’assistance.
Eve et Ifee.
Eve Planquart, étudiante de 28 ans à l’université de Créteil (UPEC) en communication. Elle est atteinte d’une spondylarthrite ankylosante, d’autisme asperger et de troubles neurologiques non identifiés depuis l’âge de 12 ans. Elle est assistée depuis 3 ans et demi par Ifee, un golden retriever mâle de 5 ans.
« Ifee, apporte ! » Dans les supermarchés, Ifee aide Eve à faire ses courses. Ne pouvant pas se baisser, Eve demande à son chien de lui apporter tel ou tel produit se trouvant dans les rayons. Grâce à la présence de son chien d’assistance dans le supermarché, Eve peut faire ses courses l’esprit tranquille.
Lorsque Eve a du mal à se déplacer et que son fauteuil a roulé trop loin, Ifee le lui ramène à l’aide d’une cordelette. Sans l’aide de Ifee, Eve ne pourrait pas récupérer son fauteuil et serait obligée de demander de l’aide à un passant.
Romain et Irlande.
Romain Chevillard, 13 ans, collégien à Conflans-Sainte-Honorine. Il est atteint d’ataxie télangiectasie (maladie dégénérative impactant le système nerveux qui rend tous les gestes de la vie quotidienne très compliqués). Depuis 3 ans, il est assisté d’Irlande, une golden retriever de 6 ans.
Après plusieurs années à «se battre» pour que Irlande puisse accompagner et assister Romain au collège, les parents ont enfin eu l’autorisation. Romain peut donc compter sur son chien d’assistance pour l’aider à se déplacer, à sociabiliser encore plus avec ses camarades et à devenir plus autonome.
Un moment de complicité entre Romain et Irlande. Ce moment est très important car il permet de resserrer leur lien et de faire en sorte que le duo se comprenne encore plus.
Romain ne pouvant se déplacer seul, peut compter sur Irlande pour lui apporter ses chaussures. Il est donc très important de ne pas séparer Romain de Irlande.
Manon et Lexie.
Manon Sanchez, parisienne, étudiante en 3e année de licence de biologie à l’Université Pierre et Marie Curie. Elle est atteinte d’une spondylarthrite ankylosante et d’une paralysie cérébrale liées à sa naissance prématurée. Elle est assistée depuis 2 ans de Lexie, une golden retriever de 4 ans.
Il est parfois difficile pour certains bénéficiaires de lever les bras et de les tendre. Lexie est dressée pour appuyer sur un bouton lorsqu’elle entend «Lexie, Up lumière ! ».
Il est également difficile pour certains bénéficiaires de se pencher vers l’avant sans perdre l’équilibre. Une fois la détente terminée, Lexie rapporte sa gamelle d’eau à Manon.
Mathilde et Lol.
Mathilde Noury, parisienne, 25 ans, étudiante à la Sorbonne Nouvelle (Paris III). Elle est atteinte du syndrome d’ehler danlos (troubles dys dont dyspraxie) et d’algie vasculaire de la face. Elle vit avec Lol depuis plus de 2 ans, une golden retriever de 4 ans. « Lol, Up lumière ! ». Et Lol se met sur ses deux pattes arrière pour appuyer sur le bouton de l’ascenseur. Dans le couloir de son immeuble, un petit mot est accroché. Il permet aux voisins d’agir au cas où Mathilde aurait un problème. Lol a appris à aboyer sur commande lorsque Mathilde est en danger.
Isabelle et Mojita.
Isabelle Biron, charentonnaise. Elle est atteinte d’une sclérose en plaques. Elle vit avec Mojita, une golden retriever de 3 ans depuis 2 ans.
En promenade, Isabelle commence à retirer le dossard de Mojita. Cela signifie que l’handi’chien peut se comporter comme tout autre chien. Il doit tout de même rester attentif au cas où sa maitresse aurait besoin de son aide.
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